Le candidat aux cantonales « intimidé » par Julien Dray et « frappé » par ses militants ?
Deux hommes et deux versions totalement différentes pour un même événement, c’est la situation présente si l’on en croit les dires de chaque camp. La scène se déroule aux vœux du Maire PS de Ste-Geneviève-des-Bois, samedi soir dernier. A l’intérieur, de nombreuses personnalités venues écouter le discours d’Olivier Léonhardt, le maire, dont Julien Dray, le député de la circonscription.
Dans la Mairie, le « ton monte »
Yassin Lamaoui est « engagé » , comme il le dit lui-même. D’abord dans la vie associative de la ville, ainsi que dans le collectif « Armons les quartiers » . En mars prochain, Yassin Lamaoui est surtout candidat aux cantonales sur Ste-Geneviève. Pour toutes ces raisons, il est venu écouter les vœux de la ville samedi soir. Il est aussi l’un des créateurs du PDG, pour Parti Des Génovéfains. Le candidat a profité de la présence du député pour l’interpeller.
A l’origine, une simple discussion entre les deux hommes qui parlent « politique ». Des deux côtés, la discussion est qualifiée de « calme » à ses débuts. Julien Dray aurait commencé les hostilités : « les petits partis ça ne sert à rien », d’après Yassin Lamaoui. Ne voulant pas se laisser marcher sur les pieds, le candidat non issu des cadres politiques « normaux » se défend et attaque le député sur son « rapport à la population et le décalage entre celle-ci et le député » , ainsi que sur ses « rolex ». Il met donc en cause Julien Dray sur toutes les affaires le concernant autour de SOS Racisme et de la FIDL, lui rappelant notamment qu’il a fait l’objet d’un rappel à la loi. C’est à ce moment là que ce dernier « hausse le ton » apparemment et l’ « intimide ».
A la permanence du député, ses deux assistants livrent leur version des faits. Samira Zaoui et Raphaël Bernard confirment eux aussi « une discussion » mais « le ton n’est pas monté ». « Ils n’étaient pas d’accord mais rien de plus » selon Raphaël Bernard. Samira Zaoui regrette de son côté « les attaques contre la vie personnelle de Julien Dray au lieu de parler politique ». Yassin Lamaoui se justifie, pour lui, « les rolex, c’est politique ». Jusque là, rien de très méchant mise à part deux hommes qui ne sont pas d’accord sur des stratégies et des méthodes, sûrement plus que sur le fond finalement. Le candidat du Parti Des Génovéfains serait plutôt de gauche. Avec son engagement, il s’inscrit dans la mouvance Émergences, un collectif qui a vocation à redonner la parole aux jeunes issus des quartiers populaires et qui entre guillemets veut faire bouger la gauche. A Grigny, sur le même principe, le Parti Des Grignois avait obtenu 26% aux dernières élections municipales de 2008. De quoi donner des ailes à Yassin Lamaoui.
Un militant drayiste frappe à la mâchoire un candidat aux cantonales ?
Julien Dray et Yassin Lamaoui se séparent et ce dernier sort « fumer une cigarette ». Il est en présence d’amis et discute de ce qui vient de se passer. A ce moment là, quelqu’un sort et demande : « qui est Yassin Lamaoui ? ». Le candidat aux cantonales se déclare alors, et la personne en question lui met « un coup de poing à la mâchoire et puis s’en va ». Pour le membre du PDG, cela ne fait pas de doute, c’est « un militant de Julien Dray, surtout que cette scène s’est déroulée juste trois minutes après la fin de notre discussion ». Yassin Lamaoui part porter plainte au commissariat juste après avoir reçu le coup de poing. Au total, trois heures de déposition lui auront été nécessaires, et une visite chez le médecin est prévue pour faire examiner sa mâchoire.
Les assistants de Julien Dray ont une version totalement différente. Pour eux, tout cela ne sont que des « affabulations ». Raphaël Bernard considère comme « impossible » l’idée qu’un proche du député ait pu frapper le candidat aux cantonales. « Il n’a jamais envoyé un sbire frapper qui que ce soit ». « Ce ne sont pas ses méthodes » renchérit-il. Du côté de Samira Zaoui, même discours, « 40 témoins peuvent confirmer les choses » dit-elle. « Yassin Lamaoui veut créer du buzz, c’est tout » conclut-elle.
Quelque soit le vrai du faux dans cette histoire, ce sera sans aucun doute à la justice de statuer, puisque le candidat aux cantonales a porté plainte contre X. Il faut donc maintenant attendre que l’instruction suive son cours.
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